La part d’ange en nous enfin disponible en édition française.

La part d’ange en nous enfin disponible en édition française.

Mise en perspective de notre compréhension de la violence actuelle

La part d’ange en nous est enfin disponible en édition française. Voilà déjà une bonne nouvelle en soi quand on sait que ce livre du célèbre professeur de psychologie d’Harvard Steven Pimker est sorti en édition originale anglaise en 2011 ! De plus, son édition française est préfacée par le truculent et très sage Mathieu Ricard, moine bouddhiste d’origine française, auteur photographe, traducteur et interprète officiel du Dalaï Lama depuis 1989.

Son auteur, le Canadien Steven Pinker, psychologue, linguiste et professeur à Harvard, est l’un des plus importants intellectuels de notre époque. Il travaille depuis plus de 15 ans sur la thèse selon laquelle, en dépit du terrorisme et des conflits guerriers du XXI siècle, de toutes les déflagrations mondiales de notre passé proche, de notre présent et de notre avenir très incertain, le monde n’a jamais été aussi peu violent.

Déclin historique de la violence

En contrepoint de notre perception actuelle influencée par les images et les médias en général, Pinker a publié, au début des années 2010, une analyse du déclin historique de la violence et de la cruauté. Il y a là une bonne nouvelle pour l’humanité, même si les résultats de la démonstration semblent difficiles à croire.

 

Autant vous le dire tout de suite, ce livre est ce que l’on appelle une somme, une démonstration fouillée (100 pages de notes) des raisons, des logiques et des bases neurobiologique (« tout ceci ne vient que de réactions chimiques du cerveau, rien de magique ») des mécanismes d’agression et de construction sociale de la violence. Pimker pose des conclusions qui, j’en suis sûr, vont à l’encontre de notre croyance sociétale générale en ce début de XXI siècle. Sa thèse est facile à résumer : les gens n’ont jamais été aussi peu violents. Le nombre d’homicides s’est effondré. Ce sont aussi toutes les formes de violence qui ont décliné : la torture, l’esclavage, les abus domestiques, et même la cruauté envers les animaux. Notre époque est moins violente et moins cruelle que n’importe quelle autre au cours de l’histoire de l’humanité. Cette réduction de la violence concerne les guerres entre États, comme les conflits familiaux ou de voisinage.

 

Je ne vais en dire plus car je crois qu’à elle seule, cette thèse et sa démonstration constituent déjà une avalanche de bonnes nouvelles au niveau de l’humanité actuelle. Rien de moins !

 

Pourquoi est-il si difficile de croire à cette bonne nouvelle ?

Une remarque pourtant : pourquoi est-il si difficile de croire à cette bonne nouvelle documentée et imparable ? Trois explications sont avancées par Ricard dans sa préface :

  • il y a certainement confusion possible entre des volumes et des proportions. Le nombre de morts, pendant les conflits mondiaux notamment, est particulièrement élevé. Mais le prélèvement total de ces déflagrations de violence sur l’ensemble de l’humanité est bien moins important que d’autres saignées, moins connues, dans le passé (les mongols déferlants en Europe au XIII siècle auraient fait 40 millions de morts).
  • Deuxième explication : alors que nous sommes de moins en moins effectivement confrontés à la violence, nos esprits le sont toujours davantage, d’abord en images et à travers les médias qui ne se privent pas de nous en montrer jusqu’à la nausée.
  • Troisième explication : si la violence baisse, la tolérance à son endroit diminue également. Plus le niveau de violence diminue, plus toute manifestation de violence devient intolérable.

 

Ne pas baisser les bras

Ca c’est la dernière bonne nouvelle pour cet article, le cadeau-bonux, la cerise sur le gâteau.

Ce n’est pas parce qu’il y a un constat de baisse historique de la violence, que nous devons baisser les bras face à ses manifestations actuelles. A l’échelle du genre humain, collectivement et individuellement, nous devons travailler à remettre à nos enfants une civilisation humaine encore un peu plus moins violente.

 

J’en reste-là pour aujourd’hui en espérant que le rouquin sanguin et rocket man ne vont pas faire mentir les statistiques de Pimker dans les jours à venir.

 

Pour en savoir plus, voir par exemple l’article dans le journal Le Point

Par notre contributeur PR

 

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